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En 1995

 

En 1995, Érin Brockovich, enquêtrice pour un avocat, fait plier le géant Pacific Gas & Electric, qui avait empoisonné l'eau d'une petite ville. Depuis son histoire a inspiré un film et Érin est devenue une star. Nous l'avons rencontrée chez elle.

  • Le film se termine avec votre victoire contre le géant Pacific Gas & Electric. Mais, pour vous, ce n'était que le début d'un fabuleux destin !

Le seul fait d'avoir gagné tenait déjà du miracle. Pacific Gas & Electric a déboursé 333 millions de dollars pour les victimes de Hinkley. C'est la plus grosse compensation jamais versée lors d'un procès de ce type. Ensuite est venu le film, et, là, mon existence s'est vraiment transformée.

  • Vous continuez pourtant toujours à travailler pour l'avocat Ed Masry et son cabinet Masry & Vititoe ..

Je continuerai toujours à travailler pour Ed ! La différence, c'est que je ne suis plus une employée de bureau. A la suite de l'affaire Hinkley, j'ai été nommée "Director of Environmental Research". Depuis, j'ai traité cinq autres cas d'eau contaminée, dont deux concernent aussi le Chronium 6. Seulement, je ne peux plus être sur le terrain 24 heures sur 24 comme avant. Mon rôle chez Ed Masry se résume de plus en plus à celui d'une consultante. Le reste de mon temps, je le consacre à donner des conférences où je parle de mon expérience.

  • C'est vous qui avez eu envie de rencontrer le public ?

Comme tout le reste dans ma vie, ces conférences sont arrivées par hasard. Alors que le film était en train de devenir un hit, l'association Unique Lives Experiences m'a demandé de remplacer une personne malade pour parler à un public de Kansas, je ne pouvais pas refuser ! Et, comme le public se montrait ravi, j'ai enchaîné. En gros, cela consiste à parler du film, puis à partager les valeurs qui m'ont aidées à traverser mes épreuves. C'est devant le succès de ces conférences que mon agent a voulu que j'en fasse un livre. Toute seule, j'aurais été incapable d'aligner trois paragraphes. Cent mille exemplaires ont déjà été tirés pour arriver sur le marché ce 18 novembre.

  • Votre livre s'appelle Take It From Me : Life's a struggle but you Can Win.*

C'est ma devise. Le livre retrace mon histoire, celle d'une grande blonde du Kansas, dyslexique, avec peu d'éducation, et un coeur d'artichaut qui lui a apporté rapidement deux divorces et trois enfants. Les gens m'ont toujours perçue comme une jolie fille stupide avec la poisse. Mais je possédais aussi les grands principes d'honnêteté et de ténacité qu m'ont indulqués mes parents (son père est ingénieur industriel, sa mère journaliste), deux qualités qui m'ont permis d'avancer. Ce n'est pas un livre spirituel, plutôt un guide énergique pour inspirer lorsque l'horizon paraît bouché. Avec de nombreuses anecdotes sur le film. 

  • En plus de la sortie de votre livre, vous allez bientôt animer votre talk-show !

C'est une idée de la chaîne NBC. Je veux reprendre le format des vieux talk-shows de Phil Donahue, un pionnier du genre. On oublie trop que les talk-shows ont été créés comme un service public. Je veux faire réagir les gens au micro, leur donner des conseils et en recevoir. Sur des sujets pratiques mais importants, comme l'écologie. Le talk-show durera une heure. La date et la régularité de diffusion ne sont pas encore confirmées. Je tourne le pilote le 15 novembre. Ensuite, si ça marche, j'enregistrerai trente-deux semaines par an. Cela me laissera toujours du temps pour Ed Masry !

  • Vous recevrez des célébrités ?

Pas forcément. Le mot d'ordre sera l'interaction avec le public. Pour NBC, le plus est d'utiliser ma "personnalité" comme ils disent, ma "franchise" et mon "sens commun". Ma grande gueule en un mot ! (Rires.)

  • Avez-vous désormais l'impression d'appartenir au monde de Hollywood, ou du moins à celui du show-business ?

Non ! Regardez autour de vous : je me suis acheté une grande maison avec piscine, certes, mais pas à Beverly Hills, à Agoura Hills, qui est une banlieue résidentielle de Los Angeles, aisée, mais habitée par des gens "normaux". A la limite, et sans prétention, le talk-show pourrait me faire sentir plus proche de journaliste de télé que 'admire. Mais je n'ai rien à voir avec les vraies stars, comme Julia ou Gwyneth Paltrow.

  • Comment percevez-vous Hollywood ?

Je n'aime pas Hollywood ! En 1981, alors que je travaillais pour un K-Mart (chaîne de grands supermarchés) de Californie, je me suis lancée parallèlement dans des concours de beauté (elle a été couronnée Miss Pacific Coast). Mais j'ai abandonné, car j'étais écœurée par la superficialité du milieu. Hollywood est pariel : creux et superficiel. Cela dit, paradoxalement, mon expérience sur le film est idyllique. J'ai eu affaire à des gens créatifs et impliqués. Coup de bol.

  • Comment votre histoire est-elle devenue un film ? 

Tout a commencé après mon accident de voiture ; dont est victime Julia Roberts au début du film. J'ai suivi une rééducation avec une femme chiropracteur qui est devenue ma confidente. Je lui racontais comment j'avais obligé la firme d'Ed Masry à m'embaucher, mon enquête sur l'affaire Hinkley, mes déboires financiers... Cette femme adorait mes récits, elle trouvait qu'il y avait là un formidable matériau pour Hollywood ! Elle a insisté pour me faire rencontrer Michael Schamberg, le mari de l'une de ses clientes, qui se trouvait être un partenaire de Danny DeVito chez Jersey Films. En 1995, ils m'ont décidée à céder les droits sur mon histoire. Puis tout s'est déroulé comme dans un rêve. Le scénariste a travaillé des heures avec moi, avec les victimes... Le réalisateur Steven Soderbergh me rendait visite le soir pour mieux me connaître.

  • Comment avez-vous réagi en apprenant que Julia Roberts camperait Érin Brockovich à l'écran ?

J'ai éclaté de rire ! Lorsque j'avais demandé à Ed Masry qui il voyait dans mon rôle, il m'avait répondu : "n'importe qui sauf Julia Roberts. Elle n'a pas les seins ni la bouche !" Il trouvait que Roseanne Barr serait parfaite ! Moi j'imaginais une actrice sexy, mais maladroite, avec des fous rires comme ceux que j'ai dans la vie. J'imaginais Goldie Hawn. Évidemment, elle n'aurait pas eu ma poitrine généreuse non plus, mais son côté drolatique ma plaisait. Toutefois, vous n'imaginez pas à quel point j'ai été flattée en réalisant que Julia Roberts allait devenir... moi ! J'ai toujours été fan de Julia. Au départ, c'était presque trop ! Ensuite, je me suis sentie soulagée, car son seul nom représentait une garantie au box-office. Grâce à Julia Roberts, mon combat serait porté à la face du monde. Ca, c'était très important pour moi. 

  • Comment s'est passé votre premier contact avec Julia Roberts ?

Je l'ai rencontrée sur le plateau, alors que je portais ma tenue de serveuse pour l'apparition que je fais dans le film. Nous étions à l'aise. Pas de chichis. C'est une super nana. Elle a du cran. Elle a su reproduire l'essence de ma personnalité. Lorsqu'elle a reçu l'oscar, j'ai pleuré de joie.

  • Le film rend-il entièrement justice à votre combat ?

Sur l'affaire Hinkley, demandez à Ed : il vous confirmera que tout est vrai. A 100 %, de mers chasses aux grenouilles empoisonnées à mes altercations avec tous ces avocats guindés et indifférents. Il y a eu une rumeur, après la sortie du film, prétendant que les victimes avaient été lésées. C'est faux, les victimes ont reçu l'argent. Sur ma vie privée, tout y est, à 95 %. J'étais mère célibataire sans allocations familiales. Il y a vraiment George, Le baby-sitter motard qui s'occupait de mes trois enfants, Matthew, Kate et Elizabeth. A l'occasion je m'habille de façon aussi flamboyante que Julia Roberts. Et le film n'a pas exagéré mon désir de justice.

  • Quel est le revers de la célébrité ?

L'un de mes ex-maris a voulu m'extorquer de l'argent. Pareil avec un ex-petit ami. J'ai eu vite fait de remettre tout le monde à sa place. (Elle croise ses longues jambes, réfléchit. Soudain sérieuse.) J'ai parfois l'impression d'être héroïne de "The truman Show" : tout le monde me regarde et attends beaucoup de moi. En fait je suis comme une gagnante à loterie. Moi, je n'ai pas changé ; c'est le regard des autres sur moi qui est différent.

  • Vous vous êtes mariée pour la troisième fois, avec un acteur, Eric L. Ellis...

J'ai rencontré Eric, qui était alors DJ, dans un club de gym. A l'époque, George - le baby-sitter ! - vivait encore sous mon toit ; nous avons donc attendu. Nous nous sommes mariés en mars 1999, à Hawaï. C'était magnifique.

  • Vous croyez aux contes de fées ?

Oui. Eric est mon prince. Mon destin a pris une belle tournure, a tel point qu'il me faudra cinq ans avant de réaliser ce qui m'arrive. Mais disons plutôt que je crois au rêve américain. Vous pouvez décrocher la lune, dans ce pays, à condition de ne jamais baisser les bras. Le bonheur, c'est une lutte de chaque instant. D'ailleurs, même pour quelqu'un comme Julia Roberts, la vie n'est pas tous les jours un conte de fées.

* "Croyez-moi : la vie est une lutte, mais vous pouvez la gagner."

 

Source : "PLUS". Propos recueillis par Juliette Michaud.

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